Bientôt vous devrez aller à la pêche sur l’Isère, la Bialle et les canaux de la Combe de Savoie en bicyclette !

En effet, nous venons d’être informés qu’une enquête environnementale préalable à déclaration d’utilité publique a été ouverte pour avoir l’avis des citoyens concernés par « une vélo route des Préalpes en Combe de Savoie entre Albertville et Laissaud »

Nous vous demandons de prendre connaissance de ce dossier et de donner votre avis dans les mairies désignées dans l’avis d’enquête car ce projet peut mettre en cause la pratique de la pêche sur la rivière Isère, l’Aitelène, la Bialle et les canaux en aval de St-Pierre d’Albigny jusqu’à Laissaud !

Votre AAPPMA, celle d’Albertville et la FSPPMA vont déposer leur avis afin de faire connaitre leurs propositions au commissaire enquêteur en charge du dossier.

Nous vous tiendront informés de l’évolution de cet important dossier.

Voici la lettre de doléances que nous avons envoyée à monsieur le commissaire enquêteur en temps et en heure.

à     M. le commissaire enquêteur de

L’enquête publique environnementale préalable à la déclaration d’utilité publique relative au projet de véloroute des Préalpes

Combe de Savoie entre Albertville et Laissaud

Chambéry, le 1er décembre 2014

Monsieur le commissaire,

Avant tout, nous sommes affectés de ne pas avoir été avertis de ce projet de véloroute sinon qu’à travers l’avis d’enquête publique qui n’a pas échappé à notre vigilance… Heureusement !

Sur la forme donc, puisque payant des baux de pêche pour accéder au domaine public il eut été sain de nous avertir d’un projet impactant fortement les espaces que nous louons.

Sur le fond, beaucoup de points sont à éclaircir, une liste non exhaustive suit :

  •         Quelles sont les mesures envisagées vis-à-vis des espèces protégées sauvegardées dans l’ensemble des zones humides traversées ?
  •         Quelles attitudes retenues en regard des espèces envahissantes présentes sur le linéaire de la voie cyclable ?
  •          Par endroit, il ne semble pas y avoir d’alternatives autres qu’à passer à proximité des cours d’eau ! Alors, il faudra réaliser une protection visuelle, un écran végétal occultant, pour annihiler les nuisances produites par la fréquence du flux des cyclistes sur la vie aquatique. Cet écran devra être implanté en bordure de la voie cyclable, et non pas en bordure du cours d’eau afin d’éviter une chenalisation végétale.
  •         Est-il impossible d’envisager une variante au tracé pour éviter des zones où l’enjeu patrimonial est majeur pour notre gestion halieutique ? En particulier le long du Gargot et au droit de la future échelle à poissons sur le Bon de Loge ?
  •          Nos inquiétudes sont fortes lorsque le tracé passe au plus prés des rivières. A long terme ou moyen terme, il se pourrait que suite aux résultats d’une dynamique connue des cours d’eau, des dommages soient occasionnés à la piste cyclable… Nous craignons une réponse habituelle face à ces réactions des cours d’eau sur les aménagements humains, à savoir une artificialisation des berges pour reconstruire et sécuriser le passage d’une piste,souvent, très très souvent, le bétonnage des berges pour anéantir la dynamique naturelle des cours d’eau.

Quelles sont les garanties quant au vieillissement et la dégradation des aménagements ?

  •         Lors des travaux, pourquoi une évocation floue des terrassements induits par la construction de cette piste : terrassements ‘’limités’’  !!! Mais limités à quoi ? Et où ? Ce n’est même pas flou, c’est vaporeux !

Et lors de ces travaux, quels moyens de protection sont envisagés dans la zone de biotope de la Bialle ? De même, un enfumage ?

  •           L’aspect synthétique et artificialisant par l’imperméabilisation de plus d’une quinzaine d’hectares de chemins actuellement engravillonnés pour la réalisation de cette voie de communication ont-ils été pris en compte ? Des mesures compensatoires sont-elles prévues ?

 

  •     Une signalétique a-t-elle été pensée pour informer les usagers sur la fragilité et de la préciosité des zones traversées ? Des mesures quant à la bonne conduite à tenir en ces lieux ont-elles été retenues ? Des installations et/ou aménagements ont-ils été prévus quant aux souillures (qui vont inévitablement à la rivière) produites par des milliers de cyclistes ? Des poubelles et une programmation de leur gestion ont-elles été pensées ?
  •           Des accès pêcheurs ont-ils été envisagés ? Comment la divagation des usagers sera-telle contrôlée afin de ne pas entraver la pratique de la pêche ?
  •           Nous ne disposons pas de plans nets et précis pour évaluer le tracé de la voie cyclable : veut-on dissimuler quoi que ce soit ? Cet obscurantisme par rapport à des locataires, de tous temps de la totalité des cours d’eau longés et/ou traversés par ce projet en gestation, jette la suspicion sur sa genèse.

Notre engagement en faveur de la protection des cours d’eau dans ce secteur est floué. Pour information, nous avons réussi l’édification de la passe à poissons sous le Pont Mollard à Montmélian en 1998, nous avons réhabilité le Gargot sur un linéaire de 3,5 km en 2002/2004, des négociations afin que la pisciculture du Pont Royal s’équipe de moyens modernes et suffisants afin de traiter ses déchets ont été couronnées de succès, des travaux de renaturation sur la Bialle sont programmés pour 2015, la reconnexion de l’Isère avec le Bondeloge est prévue pour 2015/2016, et je n’évoque que les gros dossiers.

Notre implication en Combe de Savoie est effective mais ignorée ! Tous ces travaux en faveur du milieu aquatique doivent être pris en compte. La vallée initialement tracée et dessinée par les cours d’eau est déjà anthropisée de façon inouïe.

Certes une véloroute a pour objectif une visée écologique, mais la part dans le développement durable de cette piste cyclable à cet endroit est minime en regard d’un usage de loisir au final. Il faut que cet usage ne nuise pas au milieu naturel aquatique.

Ainsi, pour ces raisons, et bien d’autres encore, il faut que le tracé soit le plus respectueux et le plus doux possible, le moins impactant, pour la vie aquatique.

Il faut que la voie cyclable passe le plus en retrait des berges, le plus loin possible des cours d’eau.

Les concepteurs de ce projet nous mettent dans une position paradoxale : défenseurs de la nature et protecteurs du milieu aquatique, nous sommes favorables aux moyens de transport non polluants… mais pas n’importe où, ni n’importe comment, ni à n’importe quel prix, en particulier pour la nature et surtout pas aux détriments des cours d’eau ! Ces espaces traversés sont à forte valeur patrimoniale, classés en réservoir biologique par le SDAGE. Pour part, à qui doit-on ces classements ?

Dans l’état actuel de ce projet, nous souhaitons fermement qu’une phase de concertation avec les collectivités piscicoles soit engagée avant que quoi que ce soit d’autre ne soit engagé ou programmé.

Ceci, afin de préciser ou repenser le tracé par endroit pour ne pas anéantir nos efforts, pour ne pas nuire à la vie aquatique, pour respecter les milieux naturels humides de façon optimum et pérenne.

Dans l’attente de l’évolution de ce dossier dans ce sens, je vous prie d’accepter, Monsieur le commissaire enquêteur, l’expression de mes salutations attentives.

  Le secrétaire

Patrick Letourneau

 

 

14-09-15 AVIS d’enquête affiche.pdf

VELOROUTE AVIS AUTORITE ENVIRONNEMENTALE.pdf

Resume-non-technique-de-l-etude-d-impact.pdf